
Flottes Automobiles – Juin 2023 – Pages 22-25
Véhicules partagés : Un dispositif écologique et économique
Introduction
Partager les véhicules permet de réduire les coûts et les émissions de CO₂ tout en favorisant l’électrification des flottes. Ce triple objectif est aujourd’hui une priorité pour toutes les entreprises. L’autopartage peut aussi encourager les salariés à adopter cette mobilité à titre personnel, notamment via le covoiturage. Mais il est indispensable de s’équiper des bons outils pour que cela fonctionne bien.
Changements de comportements
Certains jeunes collaborateurs, particulièrement en zone urbaine, ne souhaitent pas forcément avoir un véhicule attribué. Ils privilégient d’autres modes de mobilité : transports en commun, vélo, ou autres alternatives. Les entreprises doivent s’adapter en proposant des solutions de mobilité partagée.
Céline Colin, responsable du pôle véhicules au Groupe Legendre :
« Nous avons commencé par équiper notre siège rennais de véhicules en pool, avant de passer à l’autopartage il y a un peu plus de deux ans. Aujourd’hui, 7 véhicules sont partagés, dont 2 électriques, sur trois sites. Le taux d’utilisation atteint 49 % les jours ouvrés. »
L’autopartage repart à la hausse
L’autopartage a souffert durant la crise sanitaire et le télétravail, mais le marché repart depuis plus de six mois, avec un dynamisme supérieur à celui d’avant la pandémie.
- 10 à 25 % des entreprises et 50 % des collectivités pourraient être candidates à l’autopartage (source : OpenFleet).
- Optimum Automotive, qui gère 5 000 véhicules partagés, a remporté plusieurs appels d’offres pour 500 véhicules supplémentaires.
- Le groupe Orange dispose d’une flotte de 15 072 véhicules, dont 3 553 partagés et 852 électrifiés (300 100 % électriques). 24 000 salariés sont abonnés au service d’autopartage.
Enjeux économiques et RSE
Les déplacements représentent un poste de dépenses majeur pour les entreprises. L’autopartage permet de réduire la taille des flottes et donc leur coût total de possession (TCO).
Alexandra Caubet, directrice générale de Glide.io (Renault Group) :
« Nos clients veulent décarboner leur parc. Cela passe par des véhicules verts, des plans de mobilité, du covoiturage, et de l’autopartage. »
Pour Orange, l’objectif est aussi environnemental : atteindre la neutralité carbone en 2030.
Respect de la loi d’orientation des mobilités (LOM)
Pour les collectivités, l’autopartage facilite le respect des obligations légales (intégration de véhicules à faibles émissions, SPASER).
Cédric Le Floch, département du Calvados :
« L’autopartage permet de se conformer à la législation, tout en restant proche des besoins et en décarbonant la flotte. »
Témoignages concrets
Podeliha (bailleur social, Pays de la Loire)
- 250 salariés, 23 véhicules partagés (dont 6 électriques).
- Ancien parc : 40 véhicules en pool, souvent mal utilisés.
- Passage à l’autopartage via Mobility Tech Green a permis de réduire le parc à 23 véhicules.
- Taux d’utilisation mesuré, meilleure gestion des réservations, limitation des abus.
- Possibilité d’ajouter des vélos électriques en partage.
- Km moyen par trajet : 40 km.
Département du Calvados
- Parc de 500 véhicules (300 VL), déploiement d’une solution d’autopartage sur 160 véhicules.
- Installation de boîtiers dans 50 véhicules pour collecte de données.
- Suivi précis des usages, meilleure gestion et répartition entre sites.
- Fluidification des procédures (plus besoin de passer au secrétariat pour récupérer les clés).
- Gains de temps pour les agents et secrétaires.
Groupe Legendre
- Autopartage et électrification vont de pair.
- L’autopartage accélère la transition vers l’électrique.
Metro France
- 1 200 collaborateurs au siège, 9 véhicules partagés dont un électrique.
- Intégration dans le crédit mobilité.
- Forte progression de l’utilisation, volonté d’augmenter le nombre de véhicules.
Les outils et avantages
- Les systèmes modernes permettent la réservation via smartphone ou badge, l’état des lieux numérique, la remontée automatique des données (kilométrage, trajets, utilisateurs).
- Meilleure traçabilité et suivi des sinistres, réduction de la consommation, meilleure gestion des véhicules (évitement du vieillissement du parc).
- L’autopartage se substitue en partie aux indemnités kilométriques, taxis, et locations courtes durées.
- Le taux d’utilisation des véhicules partagés peut atteindre 65 % voire 70 % dans certaines entreprises.
Vélopartage, une autre mobilité partagée
- Le vélopartage électrique est aussi en développement, souvent en complément de l’autopartage.
- Coût pour l’entreprise : environ 220 € par vélo par mois.
- Plateformes comme Green On permettent de gérer la réservation, les durées, et de collecter des données.
- Gratuité pour les collaborateurs favorise l’adoption.
- Permet de tester le vélo avant un engagement en vélo de fonction ou location longue durée.
Initiatives locales et coopératives
- Citiz, réseau coopératif d’autopartage, lance des projets dans plusieurs régions (Strasbourg, Cahors, Pays Basque, Genevois français).
- Exemple : à Cahors, partage de la flotte municipale avec les administrés en dehors des heures de travail.
- Pays Basque vise à réduire la part de la voiture individuelle dans les déplacements de 77 % à 52 % d’ici 2030.
- En 2022, +35 % de trajets en voiture partagée et +34 % d’utilisateurs pour Citiz.
Conclusion
L’autopartage est un levier important pour réduire les coûts, limiter les émissions de CO₂, optimiser les flottes, et améliorer l’expérience utilisateur au sein des entreprises et collectivités. Il s’inscrit dans une démarche RSE forte, adaptée aux nouvelles attentes des salariés, notamment des plus jeunes. Les outils numériques modernes sont essentiels pour maximiser ses bénéfices et suivre précisément les usages.
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