Certaines entreprises sont tentées d’en finir avec les voitures de fonction, ou tout du moins de limiter leur nombre. Elles font alors appel au vélo de fonction, au crédit mobilité, voire à l’autopartage. Avec des avantages pour ces entreprises mais aussi pour les salariés conducteurs qui renoncent, partiellement ou totalement, aux véhicules de fonction.
Un enjeu environnemental majeur
Directrice du Forum Vies Mobiles, un institut de recherche qui s'intéresse à la place des déplacements dans nos modes de vie, Sylvie Landriève met en avant un constat :
« Jusqu'à la fin du XIXe siècle, un Français parcourait 4 km par jour. Aujourd'hui, il effectue 56 km au quotidien – et ce chiffre atteint 100 km pour un habitant des États-Unis. Par ailleurs, le transport est responsable de 30 % des émissions de gaz à effet de serre et la voiture génère la moitié de ces émissions. De son côté, le travail est responsable de 40 % des distances parcourues. Conclusion : si l'on souhaite limiter le réchauffement de notre planète, le levier des déplacements liés au travail est à actionner en priorité. »
Dont celui de la voiture de fonction.
Voiture ou pas voiture de fonction ?
« Au niveau macro-économique, on entend parler de limiter le rôle de la voiture de fonction, répond en écho Alain Teig. »
Cet ancien gestionnaire de flotte, aujourd’hui dirigeant d’Echomobility, une société de conseil et de formation en gestion de flotte, estime cependant que :
« La voiture de fonction constitue un tel avantage social qu'il me semble difficile de s'en séparer. Certes, les entreprises dont les salariés travaillent et vivent dans les grandes métropoles devraient s'y mettre. Mais dès que l'on sort des zones très urbanisées comme Paris, Lyon ou Marseille, celles dotées des meilleurs systèmes de transport en commun, c'est terminé : les salariés ont besoin de leur voiture. »
Sans oublier que les entreprises continuent à intégrer de grosses berlines thermiques dans leurs catalogues de voitures.
Émissions polluantes : les obligations des entreprises
À la tête du Forum Vies Mobiles, un institut de recherche qui étudie les déplacements dans nos modes de vie, Sylvie Landriève rappelle les arguments qui vont dans le sens d’une diminution des émissions polluantes liées au véhicule de fonction :
« L’obligation pour les entreprises de plus de 500 salariés de réaliser un bilan carbone en est un. Dans ce bilan figure celui des émissions de carbone liées aux trajets professionnels. Et depuis janvier 2023, le transport des salariés et des fournisseurs est à comptabiliser », souligne la directrice de Vies Mobiles.
Elle cite également les directives environnementales :
- Interdiction de vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2035
- Objectif de zéro émission carbone en 2050
- Loi d’orientation des mobilités (LOM) : imposition de 40 % de véhicules à faibles émissions (moins de 50 g de CO₂) dans les renouvellements de flotte d’ici 2027, et de 70 % en 2030
Elle ajoute :
« Sans oublier la réflexion sur les vélos de fonction, les indemnités kilométriques vélo, le recours aux transports en commun, à l’autopartage, au crédit mobilité ou au forfait mobilités durables pour les trajets domicile-travail. Et ces dispositifs devraient offrir l’occasion, pour les employeurs, de se servir de ces obligations pour améliorer leur image plutôt que de subir ces lois. »
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