Source : Flottes Automobiles
Journaliste : Frédéric Blin
Édition : Juin 2024 – Page 47
Périodicité : Mensuelle
Audience : 74 000 lecteurs
Secteur : Auto-Moto-Cyclo

🧠 Intelligence artificielle \ Avec la gestion de flotte comme dans tous les domaines, les éditeurs d’outils mettent à contribution l’intelligence artificielle pour faciliter la tâche des responsables de parc. Mais au-delà de fonctionnalités présentées comme innovantes, l’intelligence artificielle se justifie aussi par son apport dans le traitement d’un nombre toujours croissant de données.

« Notre raison d'être est d’aider nos clients à se retrouver dans la masse toujours plus importante de données que notre outil collecte au quotidien. Nous avons pour projet de donner accès, aux gestionnaires de flotte, à des outils de business intelligence et de "data lake", afin de les aider à visualiser certaines données essentielles. Et pour cela, nous allons nous appuyer de plus en plus sur de l’intelligence artificielle et des algorithmes », explique Géraud Porteu, directeur général de GAC Technology, l’éditeur du logiciel GAC CarFleet.

Pour rappel, un data lake réunit un ensemble de données propres à une entreprise. Dans cette source d’informations, organisée ou non, l’intelligence artificielle vient puiser pour apporter des réponses ciblées.

Améliorer le recueil et la fiabilité des données

Au-delà des simples indicateurs, l’intelligence artificielle améliore aussi le recueil de données, notamment celles relatives aux kilométrages. Cette donnée essentielle à la gestion du parc n’est pas toujours fiable, surtout lorsqu’elle est saisie par les conducteurs.

« L’intelligence artificielle nous permet de repérer les relevés kilométriques incohérents ou probablement faux, et de les remplacer par une valeur corrigée », précise Géraud Porteu.

De son côté, Optixt, éditeur du logiciel de gestion de flotte Winflotte, suit la même voie : « Nous avons développé l’utilisation de l’intelligence artificielle, ou plutôt des algorithmes, pour corriger les erreurs commises par les conducteurs lors de la saisie de leurs relevés au moment de la prise de carburant. La fiabilité de ces données est indispensable pour réaliser ensuite des projections sur les lois de roulage prévisibles pour les différents conducteurs », indique Pascal Merle, directeur commercial d’Optixt.

L’intelligence artificielle pour évaluer le potentiel d’électrification

Ces données précises sur les kilométrages sont aussi cruciales pour un autre indicateur que beaucoup développent désormais : le potentiel d’électrification des véhicules.

« Afin d’évaluer les véhicules électrifiables de la flotte, de nombreuses données doivent être prises en compte. C’est une opération simple pour un petit parc, mais dans le cas d’un parc important, les algorithmes peuvent aider à faire le tri dans les données essentielles », souligne Géraud Porteu.

Un outil d’aide, pas un substitut au gestionnaire

Toutefois, si les éditeurs ont systématiquement recours à l’intelligence artificielle, celle-ci ne remplace pas les gestionnaires humains.

« Notre approche est de gagner du temps et non pas de prendre la place des hommes. Ces robots seront capables de répondre à des questions basiques, mais c’est avant tout pour libérer du temps aux gestionnaires de flotte. Ces responsables pourront alors se concentrer sur des questions plus complexes liées à l’exploitation de leur parc, comme le choix des nouveaux modèles, ou l’interaction avec les conducteurs qui préfèrent encore le contact humain », insiste Géraud Porteu.

Le contact humain reste essentiel

Cette position est confirmée par Cyril Englert, responsable de flotte chez Pharmafield, société de services pour les laboratoires pharmaceutiques.

« Le contact humain reste important : des conducteurs continuent à passer des coups de fil pour poser des questions, même s’ils ont les réponses dans les différents supports mis à leur disposition », observe-t-il.

Cyril Englert ajoute : « La mise en service de notre logiciel de gestion de flotte n’a pas empêché l’embauche d’une assistante dédiée, notamment pour répondre aux demandes des conducteurs. Et il lui arrive, à elle aussi, de prendre son téléphone pour demander aux services d’assistance de l’éditeur du logiciel des éclairages sur le fonctionnement du logiciel. »

Poser des questions à l’outil : l’essor des chatbots dans la gestion de flotte

L’intelligence artificielle au service des gestionnaires de flotte
Une autre évolution notable liée à l’intelligence artificielle est l’apparition des « chatbots », ces assistants virtuels conçus pour accompagner les gestionnaires dans leur quotidien. Grâce à ces interfaces, les responsables de parc peuvent désormais poser des questions en langage naturel concernant la gestion de leur flotte.

Des questions simples pour des réponses précises
« Aujourd’hui, un responsable peut poser des questions de manière naturelle, par exemple en interrogeant son logiciel pour savoir quels véhicules sont pertinents à renouveler en fonction de l’usage, des coûts de maintenance, etc. », explique Daniel Vassallucci, directeur général du télématicien et éditeur d’outils de gestion de flotte Optimum Automotive.

Ce service est accessible via un add-on (module complémentaire) proposé pour un coût supplémentaire de 1 à 1,50 euro.

Un traitement intelligent des données dans un « data hub »
Chez Optimum Automotive, l’intelligence artificielle est largement utilisée pour analyser toutes les données collectées dans le « data hub » du prestataire. Ce data hub centralise des informations variées telles que :

  • les données issues des boîtiers embarqués (kilométrages, alertes moteur, consommation, géolocalisation),
  • les données contractuelles,
  • les factures des prestataires de la flotte (loueurs, enseignes d’entretien).

Cette consolidation permet au chatbot d’apporter des réponses précises et adaptées aux besoins des gestionnaires.

Frédéric Blin

#gestion_de_flotte, #géolocalisation, #alertes, #data_hub, #IA